SANTé MENTALE : TORONTO VEUT AVOIR DES CENTRES DE DéTRESSE OUVERTS 24 H SUR 24

Toronto fait face à une « crise » en santé mentale et en toxicomanie, affirme le président du comité municipal de santé publique, Chris Moise, qui presse Ottawa et la province de financer le nouveau plan d'action de la Ville.

Un rapport accompagnant le plan municipal présenté lundi inclut des données alarmantes :

  • En 2021, seulement 55 % des adultes à Toronto se disaient en « très bonne » ou « excellente » santé mentale, une baisse de 71 % comparativement à 2017.
  • Parmi les jeunes torontois de la 7e à la 12e année, seulement 44 % se disaient en « très bonne » ou « excellente » santé mentale en 2019; 17 % d'entre eux avaient songé à se suicider au cours de la dernière année.
  • 509 surdoses mortelles liées aux opioïdes ont eu lieu à Toronto en 2022, selon des données préliminaires, soit une hausse de 271 % par rapport à 2015.

Plan de 5 ans

Le plan quinquennal de la Ville doit être adopté officiellement par le comité de santé publique la semaine prochaine.

Parmi les priorités pour la première année : avoir des centres de détresse ouverts 24 h sur 24, 7 jours sur 7 dans l'ensemble de la ville, indique le conseiller municipal Chris Moise. L'objectif est d'offrir un continuum de services facilement accessibles.

Si vous êtes en détresse, vous pouvez contacter Parlons Suicide Canada en tout temps au 1-833-456-4566.

À l'heure actuelle, nombre des personnes en détresse se tournent vers les urgences des hôpitaux, qui manquent de ressources, note la Ville.

Susan Davis, directrice générale du centre Gerstein, qui offre de l'aide 24 h sur 24 au centre-ville de Toronto, dit que l'organisation fait face à une demande croissante.

Elle insiste aussi sur l'importance d'avoir des services de prévention et de suivi.

Mme Davis décrit la situation actuelle comme « l'une des pires » qu'elle n'ait jamais vue en termes d'accessibilité aux services de santé mentale et de toxicomanie.

Parmi les autres priorités de Toronto : collaborer avec les hôpitaux et les premiers répondants pour mieux coordonner les services offerts et revendiquer plus de fonds des gouvernements fédéral et provincial pour les refuges de sans-abri et le logement abordable.

Le plan ne prévoit pas de services supplémentaires dédiés aux résidents francophones.

Financement?

Le coût du plan municipal n'est pas chiffré.

La Ville admet avoir besoin de l'aide financière d'Ottawa et de la province pour que les mesures proposées se réalisent. Je suis optimiste, affirme le conseiller Moise, qui précise que des discussions sont déjà en cours.

De son côté, Bikram Chawla, chef du service d'ambulances de Toronto, qualifie le plan municipal de très bonne nouvelle.

Il raconte que les ambulanciers font face chaque jour aux effets de ces tendances alarmantes en matière de santé mentale et de toxicomanie.

Toronto continue par ailleurs à réclamer du fédéral la décriminalisation de la possession simple de drogues. Entretemps, le service policier de la Ville Reine ne criminalise pas les utilisateurs de drogues, dit le conseiller Moise. Il s'agit d'une question de santé publique, explique-t-il, pas d'une question criminelle.

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