SPONTANéITé ET PERTURBATIONS : UN REGARD SUR LES GRèVES DU PASSé DES EMPLOYéS DE LA CTT

Si les négociations contractuelles en cours ne mènent pas à une entente de principe, plus de 12 000 chauffeurs et employés d'entretien de la Commission de transports de Toronto (CTT) pourraient débrayer pour la première fois depuis 2008. 

Bien qu’aucune date de grève ne soit fixée, plus de 98% des employés de la CTT ont démontré leur soutien pour un mandat de grève. Si les employés de la CTT décident de débrayer, il s'agira de la 10e grève à toucher la commission depuis sa création en 1921.

Historiquement, les grèves de la CTT sont de courte durée, mais sont déclenchées de façon spontanée et peuvent entraîner d'importantes perturbations. 

Les fêtards torontois ont eu une mauvaise surprise à leur sortie des bars aux petites heures le samedi 26 avril 2008 : tous les services de la CTT avaient été interrompus en raison d'une grève déclenchée quelques heures plus tôt.

Vers 22 h, une entente de principe avait été rejetée par 65 % des 9000 membres du syndicat représentant les travailleurs de la CTT. À minuit, avec moins de deux heures d’avis, la grève était déclenchée.

L’entente avait été rejetée en raison d’inquiétudes pour la protection des emplois des mécaniciens et du mécontentement de plusieurs travailleurs d'entretiens qui n'étaient pas inclus dans la clause qui ferait en sorte qu’ils seraient mieux payés que leurs collègues de la grande région de Toronto. 

Une loi spéciale votée en soirée le dimanche 28 avril à Queen’s Park a forcé le retour au travail pour assurer que tous les services soient en place pour l'heure de pointe du lundi matin. 

La grève n'a duré que 36 heures. Il s’agit de la dernière grève de la CTT à ce jour. En 2011, le gouvernement McGuinty a adopté une loi interdisant aux travailleurs de CTT de faire la grève. La Cour supérieure de justice de l'Ontario a jugé que cette loi est inconstitutionnelle, en 2023.

Le lundi 29 mai 2006, 800 concierges et mécaniciens de la CTT ont amorcé une grève entre 4 h et 5 h. Ce débrayage spontané était en réponse à une proposition de changement des heures de travail de plus de 100 travailleurs que deviendraient des travailleurs de nuit. 

Un grand nombre d’employés des autres secteurs de la CTT ont refusé de traverser la ligne de piquetage menant à l'arrêt soudain de tous les services de la Commission.

Plus de 800 000 usagers ont été pris au dépourvu par cette grève soudaine. Pour ajouter au malheur des usagers, le débrayage s'est déroulé lors de la journée où le mercure a dépassé les 30 degrés Celsius. 

La grève a pris fin vers 15 h, à la suite de l'obtention de deux ordonnances de cessation et d'abstention de la Commission du travail de l'Ontario. La plupart des autres employés de la CTT avaient refusé de traverser la ligne de piquetage. 

Après des mois de négociation, la CTT et le syndicat représentant ses employés ne sont pas capables de s’entendre sur une nouvelle convention collective : le syndicat souhaite une hausse de 3 % des salaires de ses employés chaque année sur une période de trois ans – l’employeur n’offre que 2 %. 

Résultat : les employés débrayent pendant deux jours et le gouvernement de Mike Harris menace d'imposer une loi de retour au travail.

Au final, une réunion entre le chef du NPD, le syndicat et le président de la CTT se termine avec une entente qui est ratifiée par 67 % des employés. 

 

En 1974, les Torontois sont privés des services de la CTT pendant 23 jours durant l'été. Avec un taux d’inflation à 10,4 %, les employés de la CTT demandent des augmentations de salaire pour suivre les hausses des coûts de la vie. Le syndicat est aussi outré par les journées de 13 heures, avec une pause de cinq heures, qui sont imposées à ses membres. 

Le syndicat veut une augmentation de 40 %, la dernière offre de la CTT est de 19 %, déclarait le reporter de CBC Ted Bissland, à l’aube de la grève le 11 août. 

Du 12 août au 4 septembre, plus de 5700 employés de la CTT débrayent, forçant les Torontois à prendre leurs vélos, des taxis, à faire du pouce ou à marcher pour se rendre au travail. Les entreprises du centre-ville auraient perdu plus de 20 millions en affaires.

Une offre du maire David Crombie, qui promet la parité avec les salaires des employés des autres agences de transport du Canada et l’abolition des quarts divisés les fins de semaine, met fin au conflit quelques jours après la fête du Travail.

Autres conflits de travail entre la CTT et ses employés

  • Grève de 8 jours en 1991
  • Ralentissement volontaire des services par les employés de la CTT pour mettre de la pression sur l'employeur en 1989
  • Grève de 8 jours en 1978
  • Grève de 12 jours en 1970
  • Grève de 19 jours en 1952

- Avec des informations de CBC

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