TAXE SUR L’IMMATRICULATION : GATINEAU SE DIRIGE VERS UN COMPROMIS

La Ville de Gatineau compte emprunter une direction différente que celle proposée par la Société de transport de l’Outaouais (STO) dans le dossier de la taxe sur les véhicules immatriculés au Québec sur son territoire.

Lors d’un vote indicatif tenu mardi, douze des 19 membres du conseil municipal se sont opposés à l'augmentation de 90 $ indexée annuellement que proposait la STO dès janvier 2025. Cette dernière justifiait cette demande afin de stabiliser son déficit structurel tout en améliorant l’offre de service aux usagers.

En revanche, une majorité des élus s’est ralliée derrière une proposition de la conseillère Caroline Murray d’étaler cette hausse sur une période de deux ans. Les automobilistes gatinois seraient appelés à payer 60 $ de plus dès le renouvellement de leur immatriculation l’an prochain.

Une somme additionnelle de 30 $ serait ensuite ajoutée à leur facture en 2026.

C’est un bon compromis, a soutenu le conseiller du district du Manoir-des-Trembles-Val-Tétreau, Jocelyn Blondin, qui est également président du conseil d’administration de la STO.

Ce dernier s’est rallié à Mme Murray, qui demande aux services municipaux de suggérer des options dans les prochaines semaines pour trouver cinq millions de dollars dans le prochain budget de la Ville de Gatineau. Cette somme permettrait à la STO de bonifier son offre de service aux usagers dès 2025 et non attendre une année de plus.

Il n’y avait pas une majorité d’élus qui était prête à aller à 90 $ dès cette année. Pour moi, l’amélioration de service est tellement importante qu’il faut regarder toutes les avenues qui s’offrent à nous pour l’offrir, a expliqué Caroline Murray.

Les élus gatinois doivent voter officiellement sur le dossier de la taxe d’immatriculation lors d’une réunion à la mi-mai.

Créer six nouveaux corridors de hautes fréquences

De son côté, la Société de transport de l’Outaouais a expliqué qu’une hausse de 60 $ permettra seulement de stabiliser son déficit. La somme additionnelle de 30 $ servirait à améliorer le service, notamment avec la création de six corridors de hautes fréquences en tout temps, le retour des lignes 100 et 200 sur le corridor Rapibus et l’augmentation des fréquences en heures de pointe dans tous les secteurs.

Le conseiller du district d’Aylmer, Steven Boivin, a été un des six conseillers en faveur de la demande initiale de la STO. Il est conscient que la proposition suscite la grogne au sein de la population et de certains de collègues autour de la table du conseil municipal.

C’est certain qu’on ne sera pas des vedettes, comme pour la réduction des déchets, a soutenu M. Boivin.

Moi, j’ai l’impression qu’aujourd’hui, ça fait mal, mais demain, on sera fier de l’avoir fait. C’est pour ça que j’adhère fortement à l'idée du 90 $.

Le conseiller du district de Masson-Angers, Mario Aubé, lui, s’est opposé à la demande non seulement de la STO, mais aussi à la proposition de sa collègue Caroline Murray. Il préfère une légère hausse de la taxe sur l’immatriculation pour améliorer les services de transport en commun, suggérant un montant de 30 $.

Selon lui, le déficit de la STO devrait être épongé d’une autre façon que piger dans les poches des automobilistes gatinois. Regardons globalement dans l'ensemble des contribuables, a lancé M. Aubé.

Quant au maire Daniel Champagne, il a réitéré croire fermement dans le transport collectif, rappelant du même souffle l’importance de bonifier les services actuels. Mais il n’est pas en faveur de piger dans les coffres de la Ville de Gatineau pour y arriver.

Plus de 178 000 véhicules de promenade à Gatineau

Le premier magistrat rappelle que 10 % du budget de la municipalité est dirigé vers la STO sous forme de quote-part. S’il y a une source de financement qu'on doit utiliser pour la bonification du transport en commun, ça passe pour moi par la taxe sur l'immatriculation, a affirmé M. Champagne.

Selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), le nombre de véhicules de promenade sur le territoire de Gatineau est de 178 384 en date du 10 janvier dernier.

Le gouvernement du Québec a accordé le pouvoir aux villes de percevoir une taxe additionnelle sur les immatriculations dans le but de mieux financer le transport en commun. Cette contribution s'ajoute au montant de 30 $ déjà perçu annuellement par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) depuis 1992.

Une contribution de 59 $ est déjà imposée à Montréal, qui était, jusqu'à cette année, l’unique municipalité au Québec à détenir un pouvoir de taxation en la matière.

Avec les informations de Patrick Foucault et Charles Lalande

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