TROIS HOMMES SONT ACCUSéS DU MEURTRE DU MILITANT SIKH HARDEEP SINGH NIJJAR

SURREY, C.-B. — Trois hommes ont été arrêtés et accusés du meurtre du militant sikh de la Colombie-Britannique Hardeep Singh Nijjar.

Le surintendant de l'Équipe intégrée d'enquête sur les homicides, Mandeep Mooker, affirme que Karan Brar, Karanpreet Singh et Kamalpreet Singh, tous des hommes dans la vingtaine, ont été arrêtés vendredi à Edmonton.

M. Mooker dit que tous les trois sont des ressortissants indiens et qu'ils se trouvent au Canada en tant que résidents non permanents depuis trois à cinq ans. Il ajoute qu'il pourrait y avoir d'autres suspects et arrestations à mesure que l'enquête progresse.

Les hommes devraient être escortés jusqu'en Colombie-Britannique d'ici lundi pour faire face à des accusations de meurtre au premier degré et de complot en vue de commettre un meurtre.

Le commissaire de la GRC, Mike Duheme, a déclaré qu'en plus de l'affaire du meurtre, des enquêtes distinctes étaient en cours sur d'éventuels liens avec le gouvernement indien.

«Nous espérons que cette nouvelle rendra un sentiment de sécurité à la communauté, mais le travail n'est pas terminé. L'enquête se poursuit et plusieurs autres enquêtes distinctes sont menées en parallèle», a-t-il écrit dans un communiqué.

Hardeep Singh Nijjar a été tué par balle le 18 juin dernier alors qu'il sortait du temple sikh Guru Nanak à Surrey, en Colombie-Britannique, dont il était le président. Le crime a provoqué une vague de protestations et de rassemblements des communautés locales contre les diplomates indiens.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré à la Chambre des communes en septembre qu'il existait des renseignements crédibles liant le meurtre au gouvernement indien, déclenchant une querelle diplomatique qui a conduit l'Inde à suspendre la délivrance de visas aux Canadiens pendant deux mois.

L'Inde a nié à plusieurs reprises toute implication dans la mort de M. Nijjar.

M. Nijjar a fait campagne pour une patrie sikhe distincte en Inde – également connue sous le nom de Khalistan – et a organisé des référendums non officiels à travers le monde sur l’indépendance du Pendjab.

Une communauté inquiète 

Le porte-parole du Conseil des gurdwaras de la Colombie-Britannique, Moninder Singh, a déclaré que la famille de M. Nijjar avait été informée par les enquêteurs de Surrey des arrestations et que les enfants du défunt étaient «très émus».

«Pour le moment, il y a un petit soupir de soulagement, a-t-il dit. Il y a une certaine colère et de la frustration quant à la raison pour laquelle le crime s'est produit en premier lieu, et puis il y a beaucoup de questions autour de l'Inde.»

«Est-ce fini? Comment pouvons-nous retourner dans notre communauté et avoir cette conversation: est-ce sécuritaire ou non?»

L'Organisation mondiale des Sikhs du Canada a fait écho à ces sentiments, se félicitant de l'annonce de l'arrestation de trois membres d'un «escadron présumé qui a assassiné» Hardeep Singh Nijjar.

Le groupe a indiqué dans un communiqué qu’il pensait que ces arrestations soulevaient des questions inquiétantes sur les liens entre le gouvernement indien et les gangs criminels.

Il a noté que le rapport de la Commission sur l'ingérence étrangère montre que l'Inde utilise des mandataires au Canada qui travaillent avec des responsables du renseignement en Inde et au Canada.

Un rapport provisoire sur l’ingérence étrangère publié vendredi à Ottawa soutient que des responsables indiens se sont livrés à une série d’activités pour influencer les communautés et les politiciens du Canada.

«L’Indene fait pas de distinction entre la promotion légitime des intérêts politiques pro-Khalistan et l’extrémisme violent pro-Khalistan, relativement peu répandu», indique le rapport.

Les responsables indiens au Canada s'appuient de plus en plus sur des mandataires et des contacts canadiens dans leur réseau pour mener des ingérences étrangères, ajoute le rapport.

La Presse Canadienne

2024-05-03T20:45:55Z dg43tfdfdgfd