UNE NOUVELLE MAISON D’HéBERGEMENT POUR FEMMES SUR LE POINT DE VOIR LE JOUR à QUéBEC

Dès le début du mois d’avril, plusieurs dizaines de femmes autochtones et leurs enfants pourront élire domicile temporairement au « Mitshuap Nish » , le nom innu-aimun donné à cette nouvelle ressource initiée par la maison d’hébergement Missinak et l’Alliance des maisons d’hébergement de deuxième étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2).

Les murs sont blancs, mais ils ne le seront pas très longtemps! , affirme Nathalie Guay, directrice de Mitshuap Nish, qui signifie « maison deux ». La première maison est Missinak, une maison d’hébergement de première étape.

Pour le moment, quelques meubles neufs fraîchement déballés prennent place dans ces 12 unités qui vont du loft aux appartements aux logements à trois chambres. Au total, 38 personnes pourront vivre dans cette nouvelle ressource, incluant les enfants. Les logements ne sont pas identifiés par des nombres, mais bien par des noms en innu-aimun, comme maikan, qui signifie loup.

Les maisons d’hébergement de première étape –aussi appelée refuge ou maison d’urgence– permettent aux femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants de trouver refuge immédiatement.

Les maisons d’hébergement de deuxième étape offrent des logements à court terme de même que certains services semblables à ceux offerts par les maisons d’hébergement pour permettre une transition allant de 6 mois à un an.

Source : Hébergement Femmes

Les femmes qui viennent ici sont souvent passées par une maison d’aide ou un hébergement d’urgence , explique Maud Pontel, coordonnatrice générale de l’Alliance des maisons d’hébergement de deuxième étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale. Les femmes qui viennent habiter dans les ressources de deuxième étape ont souvent besoin d'un niveau de soutien et de sécurité supplémentaires.

Cette nouvelle maison sur quatre niveaux comprendra des logements entièrement meublés et une cuisine commune en plus d’offrir des ateliers de soutien et d’artisanat.

C’est important d’avoir un milieu de vie où on peut vivre notre propre identité et l’artisanat est une manière de se réapproprier nos façons de faire , ajoute Nathalie Guay.

Maud Pontel ne se le cache pas : tout n’est pas gagné. La crise du logement qui sévit dans la région risque de les priver de leur seul filet de sécurité et compromet ainsi leur autonomie.

Quand on voit que les femmes n’ont pas la capacité de se payer un logement décent pour elles et leurs enfants, on se demande ''Où vont aller ces femmes''? S’il n’y a plus de logement social, les femmes pourraient retourner auprès de leur ex-conjoint ou se mettre en difficulté, s’inquiète-t-elle.

Une visite de Québec solidaire

Jeudi, Nathalie Guay et Maud Pontel ont accueilli au chantier des visages connus. Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et la députée de Mercier, Ruba Ghazal, ont visité les lieux à quelques jours de l’ouverture officielle.

J’ai rencontré une femme qui vient d’arriver avec un enfant et un autre est en route. On a vu dans ses yeux à quel point elle était reconnaissante des ressources mises à sa disposition , confie la politicienne.

Chaque jour, SOS violence conjugale refuse à 17 femmes des places en maison d’hébergement parce qu’il manque de place , indique quant à lui Gabriel Nadeau-Dubois. En plus, on est en pleine crise du logement. Ça veut dire que chaque jour, de nombreuses femmes restent dans des milieux violents même si elles voudraient les quitter.

Des ressources qui débordent

La maison deux tombe à point. La maison Missinak, un hébergement de première étape, déborde depuis des mois. Elle accueille présentement 11 femmes, alors qu’elle a plutôt une capacité d’en héberger 9.

On a dû transformer une salle d’intervention et une garderie en deux petites chambres sans fenêtres , explique Pénélope Guay, directrice de la maison Missinak.

Cette dernière attend toujours l’aide de Québec pour agrandir la maison communautaire. Le 17 janvier, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et le ministre responsable des relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, annonçaient un octroi de 100 000 $ à la maison Missinak.

Début mars, l’attaché du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a indiqué à Radio-Canada que les « lettres de financement » destinées à la maison Missinak ne devraient plus tarder.

Une résolution à venir ?

Le 14 mars dernier, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a annoncé la mise sur pause des chantiers de maisons d’hébergement étant donné leur coût trop élevé. Après avoir été interpellée par les associations et les regroupements de maisons d’hébergement, la ministre a eu des discussions avec la Société d’habitation du Québec et certains organismes pour en arriver à des voies de passage afin que les ressources puissent voir le jour rapidement.

Nous sommes d'ailleurs sur le point de trouver des terrains d'entente avec tous les organismes impliqués et nous vous assurons que les chantiers continuent , a indiqué à Radio-Canada le cabinet de la ministre.

Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons dévoiler l’emplacement de la maison d’hébergement qui ouvrira prochainement ses portes.

Avec Magalie Masson

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