UNIVERSITéS : LE GOUVERNEMENT FORD MONTRé DU DOIGT PAR SON PROPRE GROUPE D’EXPERTS

L'Ontario devrait augmenter son financement des établissements postsecondaires de 10 %, en plus de mettre fin au gel des droits de scolarité, affirme un groupe d'experts provincial, selon qui les finances des collèges et des universités sont « à risque » actuellement.

Les institutions ont fait face à une réduction des droits de scolarité en 2019-2020, suivie d'un gel depuis.

Le groupe d'experts formé par la province recommande une hausse de 5 % dans son rapport publié la semaine dernière.

Jill Dunlop, ministre des Collèges et Universités, a incité les institutions postsecondaires à trouver « plus d'économies » dans leur budget. Sans fermer la porte à un dégel, elle a rappelé que le gouvernement leur offrait plus de 5 milliards de dollars par année en financement.

Le panel provincial conclut toutefois que les institutions postsecondaires semblent déjà bien gérer les fonds publics et qu'il leur faut plus d'argent du gouvernement :

  • Les dépenses liées aux salaires et aux avantages sociaux par étudiant dans les universités ontariennes sont plus basses que dans « presque toutes les autres provinces », dit le rapport.
  • L'Ontario fournit l'équivalent de 11 471 $ par étudiant à temps plein en financement aux universités, comparativement à une moyenne de 20 772 $ dans les autres provinces.

Des milliards de plus

Pour le consultant Alex Usher de la firme Higher Education Strategy Associates, le gouvernement de Doug Ford a formé ce groupe de travail pour justifier la fin du gel des droits de scolarité, mais il se retrouve maintenant montré du doigt par ses propres experts pour son manque de financement.

Selon lui, l'Ontario devrait bonifier son financement annuel aux universités de 4 milliards pour atteindre la moyenne nationale. Il n'y a pas 4 milliards en économies dans le système, lance-t-il.

De son côté, le groupe de travail provincial recommande une réduction des dépenses en administration et dans les technologies de l'information, notamment.

Réactions des universités

James Rush, doyen à l'Université de Waterloo, affirme qu'il y a un « déséquilibre » actuellement dans le financement des universités.

Selon lui, le gel des droits de scolarité et du financement provincial a entraîné « beaucoup de défis » pour Waterloo, qui fait face à un déficit de 15 millions cette année.

Même son de cloche du côté de la petite Université de Nipissing à North Bay. On s'efforce de trouver des économies depuis plus de 10 ans. On a probablement déjà trop réduit le nombre d'employés, raconte le recteur Kevin Wamsley.

Il faut que ça change, parce que le système est en difficulté, dit-il.

Les universités ontariennes pressent de façon urgente la province de mettre fin immédiatement au gel des droits de scolarité et d'augmenter son financement pour que les étudiants puissent continuer à compter sur les programmes et les services qu'ils ont et qu'ils méritent, affirme dans une déclaration écrite Steve Orsini, PDG du Conseil des universités de l'Ontario.

D'après des renseignements fournis par Mike Crawley, de CBC News

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