À BOUT DE PATIENCE, LES PêCHEURS DE TABUSINTAC ET DE POINTE-SAPIN LANCENT UN ULTIMATUM

Les pêcheurs de Tabusintac et de Pointe-Sapin au Nouveau-Brunswick ne décolèrent pas. Environ 80 d’entre eux ont manifesté mercredi matin devant les bureaux du ministère des Pêches et des Océans (MPO) à Tracadie. Ils donnent 24 h au MPO pour ordonner le dragage de leurs chenaux et ainsi sauver leur saison de pêche.

Des pêcheurs du quai de Val-Comeau étaient aussi présents pour montrer leur appui, tout comme le président et le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM).

Toutes les fois qu’on vient ici, on fait rire de nous autres. Aujourd’hui, c’est la dernière fois qu’on fait rire de nous autres. On veut des réponses, dit Denis Thibodeau, pêcheur de Tabusintac.

Un ultimatum de 24 h

Alors que les pêcheurs continuaient à se faire entendre à l'extérieur, une réunion s’est déroulée entre des représentants des autorités portuaires, de l’UPM et du MPO. Au bout d’une heure, aucune entente n’a été conclue.

Les pêcheurs donnent donc un ultimatum au ministère des Pêches et des Océans. Ils veulent la confirmation que le dragage sera effectué à Tabusintac et à Pointe-Sapin, dans les prochaines 24 heures.

Sans quoi, ils reviendront en force manifester.

La prochaine fois, la porte est là. S'il faut qu'on la bust, on la bustera. C’est de valeur, c'est Tracadie qui mange le coup pour Moncton et pour les ministres qui se cachent, dit le pêcheur Denis Thibodeau.

De son côté, l'UPM dit qu'elle ne baissera pas les bras. On veut que les quais soient creusés et aussi on veut être entendus. C’est fini qu’Ottawa fasse la sourde oreille, dit Réjean Comeau, président de l'UPM.

Dans son budget présenté mardi, Ottawa annonce que 463,3Cmillions de dollars sur trois ans seront investis pour réparer et entretenir les ports pour petits bateaux.

Il s’agit de la deuxième manifestation des pêcheurs de Tabusintac. Le 3 avril, une quarantaine d’entre eux avait manifesté pour dénoncer le piètre état de leur quai et demandait au ministère que des réparations soient effectuées.

Quelques jours plus tard, lors d’une réunion avec le MPO où ce dossier devait être discuté, les pêcheurs ont appris une bien mauvaise nouvelle. Le chenal ne sera pas dragué cette année, ni celui de Pointe-Sapin, ce qui met en péril leur saison de pêche, selon eux.

Le ministère évoque des raisons financières, en précisant qu’il doit procéder au dragage de dizaines de ports dans tout le pays avant l'ouverture de la pêche de printemps, et doit donner la priorité aux fonds dont il dispose pour maximiser la capacité opérationnelle.

Le ministère ajoute que la capacité d’accueil des ports voisins est évaluée, soit le quai de Neguac et de Val-Comeau. Pour les pêcheurs, ce n’est tout simplement pas une option.

Mardi, une lettre signée par des chefs autochtones, différents intervenants des autorités portuaires de la région et par l’Union des pêcheurs des maritimes (UPM) a été envoyée à la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, exigeant qu’elle revienne sur sa décision.

Avec les informations de René Landry et de Réal Fradette

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