ÉDUCATION SEXUELLE ET GENRE : LES ORGANISATIONS TIERCES POURRAIENT REVENIR DANS LES éCOLES

Après une période d'interdiction d'environ un an, le gouvernement de la Saskatchewan développe un nouveau cadre en vue de permettre à certaines organisations tierces de présenter des cours d'éducation sexuelle dans les écoles provinciales.

Dans un communiqué publié lundi, le ministère de l'Éducation a confirmé qu'il évalue les politiques et les procédures concernant les organisations tierces qui présentent des cours d'éducation à la santé sexuelle dans les salles de classe.

L'an dernier, des représentants de la clinique de santé et d'éducation sexuelle Planned Parenthood se sont rendus à l'école secondaire Lumsden afin de donner une présentation à une classe de 9e année sur la santé sexuelle. À la suite de cette présentation, un jeu de cartes intitulé Le sexe de A à Z a été laissé sur une table.

Un élève a récupéré ce jeu, qui comprend des bandes dessinées expliquant en détail et de manière graphique divers sujets, incluant certaines identités et certains actes sexuels.

Par la suite, le gouvernement provincial a pris la décision d'interdire à toute tierce partie de présenter des cours d'éducation sexuelle dans les écoles.

Selon la directrice générale du YWCA de Regina, Melissa Coomber-Bendtsen, son organisation avait rencontré des responsables provinciaux, dont les ministres de l'Éducation et de la Justice, au sujet de l'interdiction.

L’organisme fait partie des groupes interdits pour présenter des cours d'éducation sexuelle dans les écoles.

Nous sommes convaincus que cette interdiction a eu un impact sur notre capacité à traiter ou à prévenir la violence entre partenaires intimes au sein de notre communauté, explique Mme Coomber-Bendtsen.

Elle souligne que l’éducation sexuelle joue un rôle essentiel pour le bien-être d’une communauté.

Melissa Coomber-Bendtsen précise que son organisation proposait un programme destiné aux élèves de 6e année qui visait à promouvoir une compréhension saine des relations personnelles et interpersonnelles.

Nous étions convaincus qu'alors que nous organisions des programmes pour les filles sur les relations saines et le consentement, nous n'avions pas la même conversation avec les jeunes garçons.

Depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction l'année dernière, le YWCA n'offre plus le programme en question dans les établissements scolaires, mais il a maintenu son offre à destination de groupes de jeunes et d'entreprises.

C'est important, et je dirais même crucial, surtout lorsqu'il s'agit de travailler avec de jeunes garçons pour les aider à comprendre la littératie émotionnelle, souligne Melissa Coomber-Bendtsen.

Elle mentionne également que la province lui avait communiqué qu'une année entière serait nécessaire pour finaliser le cadre.

Des fonds pour lutter contre la maltraitance

Cette nouvelle survient alors que le gouvernement provincial envisage d'accorder 42,6 millions de dollars à des organismes communautaires dédiés à l'assistance des victimes de maltraitance. Ces fonds seront répartis sur trois ans.

L'annonce a été faite au Centre YWCA pour les femmes et les familles, dont la construction n'est pas encore achevée.

D'après les données de Statistique Canada, la Saskatchewan a enregistré le plus grand nombre de signalements à la police pour des cas de violence familiale et conjugale en 2022.

La ministre de la Justice et procureure générale de la Saskatchewan, Bronwyn Eyre, explique que la province est déterminée à s'attaquer à cette problématique.

Je pense donc qu'il est très important de regarder les chiffres et de se concentrer ensuite sur le travail spécifique que ces organisations communautaires remarquables accomplissent pour les femmes, les enfants et les familles dans toute la province, précise Mme Eyre.

Malgré les réactions positives des organisations au sujet du financement, la directrice générale du YWCA de Regina estime que la province pourrait accorder des investissements supplémentaires.

Je pense que chaque fois que vous êtes suivis de près par le gouvernement, c'est une bonne chose. Est-ce suffisant? Je pense qu'il y a encore beaucoup à faire, qu'il y a encore beaucoup à financer et qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire. Mais il est bon de savoir que c'est une priorité.

Avec les informations d’Alexander Quon

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