STéPHAN LA ROCHE QUITTERA LE MUSéE DE LA CIVILISATION à LA FIN DE 2024

Après deux mandats fertiles en réalisations, le président-directeur général du Musée de la civilisation Stéphan La Roche estime qu’il est temps pour lui de passer à autre chose. Il annonce qu’il quittera la direction de l’institution muséale à la fin de l’année.

En poste depuis 2015 comme directeur général, puis comme PDG, Stéphan La Roche a fait connaître son intention au conseil d’administration du Musée de la civilisation en janvier, afin de permettre à ce dernier d’enclencher le long processus visant à assurer sa succession. Attribué par nomination politique, le poste doit d’abord faire l’objet d’une recommandation du C. A. auprès du ministre de la Culture et des Communications, qui doit ensuite la porter devant le conseil des ministres.

Il n’y a jamais de bon moment pour quitter ou annoncer qu’on quitte, sinon quand ça va bien. Et le Musée de la civilisation va bien. La fréquentation est bonne, les finances sont bonnes, le Musée a une bonne réputation. On a de beaux grands projets. Quand ça va mal, c’est plus difficile de quitter le navire, mais là, ça va bien. C’est le bon moment, a estimé M. La Roche en entrevue à Radio-Canada.

Gestion en temps de pandémie

Plusieurs coups fumants ont jalonné le passage de l’avocat de formation à la tête du Musée de la civilisation, mais ce qui l’aura le plus marqué, c’est la gestion de l'institution en temps de pandémie.

Stéphan La Roche rappelle le contexte de l’époque marqué par beaucoup d’inquiétude. L’avenir était incertain et la situation changeait de jour en jour. Au sortir de la crise, le Musée s’en est trouvé plus fort qu’avant, juge-t-il toutefois.

Parce que nos équipes ont été extrêmement résilientes, solidaires, inventives, créatives, ce qui a fait en sorte qu’au sortir de la pandémie, l’année 2022-23, celle qui suivait la pandémie, on a connu des records de fréquentation, des records de billetterie, parce qu’on était toujours restés très actifs, très présents dans la communauté, et ça, c’est une grande fierté, a-t-il indiqué.

Hergé à Québec, un coup magistral

Il faut remonter à 2017 pour identifier le meilleur coup de programmation réalisé par le président-directeur général avec Hergé à Québec, qui demeure à ce jour l’exposition la plus populaire de l’histoire du Musée.

Le meilleur coup de programmation, c’est sûr que Hergé, qui est l’exposition qui a eu le plus grand succès de fréquentation et de billetterie de toute l’histoire du musée en 35 ans. C’est sûr que ç’a été un coup magistral. Cette exposition-là a marqué les esprits, elle a été très appréciée, très aimée, note-t-il.

Mais aux yeux de Stéphan La Roche, il n’y a pas eu que Hergé. Il dit avoir aimé toutes ses expositions, comme on aime ses enfants. Il n’hésite pas à citer les grandes expositions internationales comme Le temps des pharaons et Pompéi, les expositions thématiques comme Ô merde! et Unique en son genre, ainsi que la mise sur pied de MLab Creaform, le laboratoire d’innovation et de création numérique du Musée de la civilisation, parmi ses réalisations préférées.

Ô merde!, pour ne nommer qu’une exposition, a bousculé les codes de la muséologie, avec son thème risqué et qui concerne tout le monde. Et c’est exactement ce que le président-directeur général voulait faire à son entrée en poste.

Innovation et audace, ça va aussi ensemble. Audacieux par les thèmes qu’on choisit, dont Ô merde! et la lutte, actuellement, avec Robert Lepage. C’est un thème audacieux pour un musée.

Un héritage tangible

Quand la porte se refermera en décembre sur les neuf dernières années, le PDG croit qu’il sera parvenu à laisser, comme ses prédécesseurs avant lui, sa marque sur l’institution qu’est le Musée de la civilisation.

Je pense que je vais avoir insufflé un élan qui fait en sorte que le Musée est très apprécié par la population. Les gens aiment le Musée de la civilisation, le fréquentent. Il y a des gens qui me disent : "Moi, je ne me pose même pas la question, je ne regarde même pas le site web avant d’aller au musée, parce que je sais que, si je vais au Musée de la civilisation, je vais trouver quelque chose d’intéressant. Il va toujours y avoir quelque chose qui va m'interpeller." C’est le plus beau compliment qu’on peut avoir.

Quant à son avenir, Stéphan La Roche affirme ne pas encore avoir eu la chance d’y réfléchir. Il lui faut d’abord terminer son mandat et effectuer la passation des pouvoirs. Après, qui sait?

Changement de garde souhaitable

Chose certaine, il a le sentiment que le Musée de la civilisation profitera du vent de renouveau qui s'apprête à souffler sur lui. Une institution, c’est une course à relais, soutient le PDG qui sera resté le plus longtemps en poste depuis Roland Arpin.

La suite des choses pourra appartenir à quelqu’un d’autre. Moi, je suis de ceux qui croient que, pour qu’une organisation continue de progresser, d’avancer, il faut qu’après un certain temps, un nouveau souffle soit donné. Je considère que c’est important, sinon on s’encrasse un peu. Et ce n'est pas ma façon de faire. Il faut qu’une institution se renouvelle pour rester toujours à l’avant-garde et attractive, a-t-il conclu.

Avant d’obtenir le poste de président-directeur général du Musée de la civilisation, Stéphan La Roche occupait la même fonction au Conseil des arts et des lettres du Québec.

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