FORMATION ACCéLéRéE EN CONSTRUCTION : « CE N’EST PAS à DES FINS PERSONNELLES »

Le gouvernement Legault s'attend à ce que la « quasi-totalité » des personnes qui suivent la formation accélérée en construction, rémunérée à raison de 750 $ par semaine par l'État, intègrent les chantiers du Québec cet été. « Tu reçois un incitatif, ce n'est pas à des fins personnelles, c'est pour des besoins collectifs », avertit le ministre du Travail, Jean Boulet.

Il manque actuellement 16 000 travailleuses et travailleurs de la construction au Québec. Pour combler le manquer à gagner, Québec annonçait l'automne dernier la mise en place de l'offensive formation en construction, visant à regarnir certains métiers où la main-d’œuvre est particulièrement déficitaire.

Cinq programmes d'attestation d'études professionnelles (AEP) ont été créés en à peine quelques semaines, sous la forme d'un projet pilote.

En janvier, des enseignants s'inquiétaient des motivations de certains étudiants, compte-tenu de la rémunération offerte à chaque candidat. On s'entend que ce ne sont pas toutes des personnes qui vont aller travailler dans des grands chantiers, je ne pense pas, affirmait l'un d'eux.

Pas question d'obliger les personnes suivant une AEP à travailler dans l'industrie de la construction, répète à nouveau Jean Boulet. Le ministre l'a répété, retracer chacune des 4500 personnes actuellement inscrites à la formation accélérée aurait créé des lourdeurs administratives.

Mesures de maillages

De passage à l'École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec (EMOICQ), jeudi, M. Boulet a plutôt présenté des mesures de maillages pour faciliter la transition entre la formation accélérée et le milieu du travail.

De concert avec le milieu scolaire, les associations de la construction, les entreprises et les syndicats, des opérations de recrutement auront lieu directement dans les centres de formation professionnelle. Un portail d'informations ainsi qu'une ligne téléphonique seront mis en place pour répondre aux questions des futurs travailleurs.

Les entrepreneurs seront à même de visiter les écoles de métiers offrant les AEP et d'approcher directement les étudiantes et les étudiants sur les bancs d'école. Ils pourront parler rémunération, avantages sociaux, etc., a indiqué le ministre Boulet. Autrement dit, les employeurs iront au-devant des élèves plutôt que d'attendre qu'on leur achemine des dossiers de candidatures.

Ces pratiques existent déjà pour les formations régulières, à savoir les Diplômes d'études professionnelles, et seront donc maintenant encouragées pour les AEP.

Les maillages visent à prendre tout le monde par la main afin de faciliter l'obtention, après la formation accélérée, du certificat de compétence apprenti, nécessaire pour décrocher un emploi sur les chantiers québécois. On veut s'assurer que les étudiants sachent comment se débrouiller pour entreprendre ce parcours parfois complexe, a expliqué M. Boulet.

Taux de rétention

Le ministre souhaite, avec ces mesures, que la quasi-totalité des personnes inscrites à ces premières cohortes travaillent sur un chantier de construction à la sortie des classes, en juin.

De façon générale, de 85 à 90 % des étudiants en construction intègrent bien l'industrie, a relaté le ministre. L'objectif ultime, c'est 100 %. Tu reçois un incitatif, c'est pas à des fins personnelles, c'est pour des besoins collectifs, a rappelé Jean Boulet.

En janvier, Québec avait déjà annoncé qu'il avait l'intention de renouvellement les programmes de formation accélérée.

2024-03-28T21:09:58Z dg43tfdfdgfd