LES TRAVAILLEURS DU CN ET DU CPKC SE DONNENT UN MANDAT DE GRèVE

OTTAWA — Les employés des deux plus grandes compagnies ferroviaires du Canada se sont dotés d'un mandat de grève dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

Des milliers de travailleurs pourraient débrayer d'ici trois semaines s'ils ne parviennent pas à une entente avec leurs employeurs. 

Le syndicat qui représente environ 9300 employés de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) affirme que ses membres ont voté à plus de 97 % en faveur d'un mandat de grève cette semaine.

Le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, Paul Boucher, mentionne que les deux compagnies tentent d'éliminer «toutes les dispositions relatives au repos» des conventions collectives. 

«Après six mois de négociations avec les deux entreprises, nous ne sommes pas plus près d’en arriver à une entente qu’au début. Les deux entreprises tentent de retirer de nos conventions collectives les dispositions cruciales concernant le repos, nécessaire à la sécurité, a dénoncé M. Boucher. Nous sommes dans une impasse.» 

Il prévient également qu'un arrêt de travail simultané au CN et au CPKC perturberait les chaînes d'approvisionnement à une échelle sans précédent. Il appelle à un accord qui «valorise autant la sécurité des personnes que les profits». 

Le vote de cette semaine, auquel plus de 91 % des membres ont participé, signifie que les conducteurs, les ingénieurs et les ouvriers des gares de triage pourraient se rendre sur les piquets de grève dès le 22 mai, alors qu'une période de médiation fédérale obligatoire s'est amorcée mercredi.

Les employeurs se défendent

Le CPKC affirme que les deux options d'accord qu'il a présentées offrent des avantages majeurs aux travailleurs et ne compromettent rien en matière de sécurité.

«Dire ou suggérer le contraire est faux», a stipulé l'entreprise lors d'une mise à jour sur les négociations.

«Un arrêt de travail aura un impact sur tous les Canadiens. Il entraînera l'arrêt du trafic de marchandises sur le réseau ferroviaire canadien du CPKC. Cela perturbera les chaînes d'approvisionnement essentielles dans toute l'Amérique du Nord et limitera considérablement le commerce entre le Canada, les États-Unis et le Mexique», a prévenu l'entreprise.

Les banlieusards des trois plus grandes villes du Canada seraient également affectés. Parmi les grévistes potentiels figurent les répartiteurs dirigeant les trains de banlieue, qui roulent sur des rails appartenant au CPKC. Ces lignes sont utilisées par les usagers du réseau GO Transit de Toronto, les lignes d'exo à Montréal et celles du West Coast Express à Vancouver. 

Un porte-parole du CN a assuré que l'entreprise restait concentrée sur la conclusion d'un accord qui bénéficierait à la fois aux travailleurs et au plus grand opérateur ferroviaire du pays, en partie en «abordant la conciliation travail-vie personnelle et la productivité».

«Même lorsque l'entreprise a proposé une solution qui ne change pas les règles de repos, le syndicat l'a rejetée», a poursuivi Jonathan Abecassis. 

Trois contrats différents sont en négociations. Un pour les travailleurs du CN, un autre pour les travailleurs du CPKC et un dernier pour les contrôleurs ferroviaires du CPKC.

Négociations ardues

«Nous sommes ici pour négocier. Cependant, les trois comités continuent de constater qu'il y a un manque d'engagement de la part des entreprises», a dit M. Boucher aux journalistes lors d'une conférence de presse à Ottawa mercredi. 

«Le syndicat n'est pas disponible pour nous rencontrer avant le 13 mai», a rétorqué le CN. 

«En fin de compte, malgré cinq mois de discussions constantes, [Teamsters] a fait très peu de concessions et n'a pas été clair sur ce qu'il recherche pour les employés, à part une liste d'environ 200 revendications locales et régionales qui n'ont pas de rapport avec un accord consolidé moderne qui profiterait tant aux employés qu'aux clients», a affirmé l'entreprise montréalaise dans un communiqué. 

Le CN est pessimiste quant à la probabilité d’une résolution sans heurts. 

«Malheureusement, le CN reste prudent quant à la possibilité de finaliser un accord avant une interruption de travail qui affecterait la chaîne d'approvisionnement canadienne, l'économie nord-américaine et nos employés.»

Cependant, les travailleurs du CN regroupés dans un syndicat distinct ont réussi à trouver un terrain d'entente avec l'entreprise mercredi.

Le CN a annoncé une nouvelle convention collective de trois ans avec 2500 employés chargés de l'entretien des chemins de fer. Ils représentent une petite partie des membres canadiens du Syndicat des Métallos.

Entreprises dans cette dépêche: (TSX:CNR, TSX:CP)

La Presse Canadienne

2024-05-01T19:52:02Z dg43tfdfdgfd