POUR SE SORTIR DE LA PAUVRETé à SAGUENAY EN 2024, IL FAUT TOUCHER AU MOINS 32 077 $

Pour mener une existence digne à Saguenay en 2024, une personne vivant seule doit bénéficier d’un budget minimum de 32 077 $, estime l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), une somme 18 % plus élevée que l’an dernier.

En 2023, un même ménage devait avoir à sa disposition 27 047 $ pour subvenir à ses besoins de base, selon l’organisme.

La montée en flèche du prix des loyers explique cette augmentation. Un ménage composé d’une personne seule devait allonger 7768 $ en 2023, contre 9885 $ cette année pour avoir un toit.

Pour une famille avec deux enfants en bas âge, les dépenses liées à l'habitation sont passées de 11 197 $ à 13 964 $.

Il y a une grande rareté au niveau des logements. Seulement des chambres à louer, des fois, ça avoisine 600 $ par mois que les gens doivent débourser, souligne Julie Bilodeau, directrice générale du service budgétaire et communautaire de Saguenay, en entrevue à Radio-Canada.

La hausse du prix des biens et services et l'augmentation des produits alimentaires dans les supermarchés et les petites entreprises sont aussi pointés du doigt.

L’épicerie la plus coûteuse à Saguenay

Pour une personne célibataire, remplir le panier d’épicerie coûte 6618 $ en 2024, contre 6553 $ en 2023. Pour une famille de deux enfants d’âge préscolaire, la variation est plus frappante : la facture s’élève à 16 679 $ cette année, alors qu’elle atteignait 13 565 $ l’an dernier.

L’IRIS calcule chaque année le revenu minimal après impôt qu’il est nécessaire de gagner dans sept villes au Québec (Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Saguenay, Trois-Rivières et Sept-Îles) pour mener une vie décente, au-delà du seuil de pauvreté. Une nouvelle méthodologie a été appliquée cette fois.

Par exemple, les chercheurs ont récolté les prix affichés dans les épiceries de Saguenay plutôt que d'établir une moyenne à l'aide de ceux proposés par les détaillants montréalais.

Résultat, c’est à Saguenay qu’on retrouve le panier d’épicerie le plus élevé, note Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS, qui n’est toutefois pas à même d’expliquer pourquoi la municipalité se trouve en tête de lice et Sherbrooke, tout en bas.

Ça ne me surprend pas, mais ça m’inquiète. Si on prend en compte une personne au salaire minimum, ça représenterait 25 % de ses revenus qu’elle devrait attribuer à l’alimentation. Dans un budget équilibré, normalement, on tente de viser un 5 à 10 %, rappelle Julie Bilodeau.

Salaire minimum insuffisant

Le salaire minimum, qui sera augmenté à 15,75 $ le 1er mai au Québec, ne suffit pas à vivre convenablement à Saguenay, souligne Julie Bilodeau. Les consommateurs qui se trouvent dans cette catégorie de rémunération doivent donc se priver.

Quand on sait que le logement, on n’a pas le choix, c’est souvent là que les gens coupent, dans l’alimentation. Ça amène des conséquences sur la santé, se désole celle qui aide les ménages de la région à redresser leurs finances.

À Saguenay comme dans les autres villes étudiées, le budget nécessaire pour mener une vie convenable augmente plus rapidement que l’inflation, qui s’élevait à 3,6 % en mars 2024.

Dans ses calculs, l’IRIS tient compte des sommes nécessaires pour se loger, se nourrir, se vêtir et se soigner, mais également pour se divertir un minimum, en s’offrant des sorties et des voyages modestes.

C’est important de préciser que le revenu viable est une mesure du coût de la vie. Ce n’est pas un salaire, ce n’est pas un revenu exactement, c’est vraiment combien on a besoin pour être en mesure de répondre à ses besoins, explique Eve-Lyne Couturier.

Avec les informations de Catherine Doucet et de Mélanie Patry

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