Ce texte est tiré du Courrier de l’économie. Pour vous abonner, cliquez ici.
La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, présentera mardi l’énoncé économique de l’automne du gouvernement fédéral, dans un contexte tendu — l’économie canadienne tournant au ralenti et le Parti libéral perdant en popularité. Voici, en quelques points, les éléments à surveiller.
La hausse du coût de la vie et la crise du logement devraient être des thèmes centraux de cette mise à jour fédérale.
« Nous continuerons à prendre des mesures en matière de logement. Et nous continuerons à travailler pour rendre la vie plus abordable pour les gens ici au Québec et d’un océan à l’autre », a souligné Mme Freeland la semaine dernière en référence à l’énoncé économique.
Elle a notamment rappelé l’entente entre Ottawa et Québec sur la question du logement — un investissement commun de 1,8 milliard de dollars pour accélérer la construction d’habitations abordables.
Par ailleurs, selon les informations du Devoir, le gouvernement fédéral étudie la possibilité de bonifier le crédit d’impôt remboursable sur la masse salariale des employés des salles de rédaction de 25 % à 35 % pour répondre à la crise des médias.
En entrevue avec notre collègue Sandrine Vieira, la ministre fédérale du Patrimoine, Pascale St-Onge, chargée du dossier, ne s’est pas avancée sur les mesures fiscales à venir. Mais elle souhaite « bien évidemment » que sa collègue Chrystia Freeland prévoie une hausse de ce crédit d’impôt, a-t-elle dit.
Il faudra également surveiller si l’énoncé économique comprendra ou non le fameux programme d’assurance médicaments demandé par le Nouveau Parti démocratique (NPD), avec qui le gouvernement libéral minoritaire forme une alliance.
Les chances sont faibles cependant. Le chef néodémocrate, Jagmeet Singh, a déclaré la semaine dernière qu’il ne s’attendait pas à voir ce projet se concrétiser dans l’énoncé de mardi, puisque les négociations avec les libéraux sont « en cours ».
Selon une estimation du directeur parlementaire du budget, un tel régime d’assurance médicaments universel à payeur unique coûterait au total — c’est-à-dire au fédéral et aux provinces — 11,2 milliards de dollars en 2024-2025 et 13,4 milliards en 2027-2028.
La marge de manoeuvre du gouvernement Trudeau sera toutefois limitée par le contexte actuel : l’économie ralentit et les taux d’intérêt sont très élevés.
La semaine dernière, Mme Freeland, n’a pas manqué de rappeler que le Canada « affiche le taux d’assainissement budgétaire le plus élevé du G7 », ainsi que « le plus faible déficit et le plus faible ratio dette-PIB du G7 ».
Mais déjà, le directeur parlementaire du budget a souligné le mois dernier que le déficit de l’année en cours devrait être plus élevé que prévu. Alors qu’Ottawa prévoyait un déficit de 40,1 milliards de dollars dans le budget de mars dernier, il pourrait plutôt atteindre 46,5 milliards, selon le chien de garde des finances publiques.
Les libéraux seront par ailleurs attendus au tournant, étant donné que leur popularité est en baisse et que celle de leurs opposants conservateurs grimpe dans les sondages.
Les attentes des partis d’opposition sont nombreuses pour combattre la crise du logement qui sévit au pays. Tous les partis ont réclamé plus de mesures pour stimuler la construction de logements abordables et sociaux dans la mise à jour économique de la ministre des Finances.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a fait trois demandes au gouvernement lundi : le gel de la taxe carbone, une date pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire et de la réduction de l’inflation, ainsi que l’incitation à la construction de maisons et d’appartements.
Le Bloc québécois a pour sa part réitéré sa demande de créer un fonds d’urgence de 50 millions pour aider les médias régionaux et nationaux à traverser la crise actuelle.
Lors de la période de questions à Ottawa lundi, le leader à la Chambre du Bloc québécois, Alain Therrien, a également demandé au gouvernement de tenir sa promesse d’investir un milliard pour un programme national d’alimentation dans les écoles. Le Bloc réclame également la mise sur pied d’un fonds d’urgence pour l’itinérance, la hausse de la pension de la sécurité de la vieillesse et la fin de toute subvention directe ou indirecte à l’industrie pétrolière.
Les néodémocrates exhortent les libéraux à utiliser leur énoncé économique pour réduire les factures d’épicerie, notamment en augmentant le nombre d’aliments exemptés de la TPS et en annonçant un nouveau remboursement semestriel de la TPS.
À l’instar du Bloc québécois, le NPD demande aussi à ce qu’un programme national d’alimentation scolaire soit mis en place.
Le NPD n’a pas formulé d’attente spécifique concernant le programme d’assurance médicaments, mesure qu’ils réclament avant la fin de l’année afin de maintenir les libéraux au pouvoir. Les négociations à cet égard seraient toujours en cours.
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