UN PLAN DéTAILLé POUR UNE MINE DE POUZZOLANE à DALHOUSIE DEVRAIT êTRE PRéSENTé CETTE ANNéE

Les promoteurs d’un site d’extraction de pouzzolane à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, disent qu’ils vont présenter à la communauté des plans concrets d’ici la fin de l’année.

Réjean Carrier, le président de Carboniq, une entreprise qui se consacre à la réduction de l’empreinte carbone dans les activités industrielles, promet le dévoilement d’un plan qui tiendra compte des inquiétudes exprimées jusqu’ici dans la région.

C'est difficile d'expliquer un projet avant d'en avoir fini la conception, dit-il.

Les citoyens ont des questions

Lors d'une récente réunion publique, des citoyens ont notamment dit craindre de perdre un sentier montagneux prisé par les amateurs de plein air.

Déjà, Réjean Carrier affirme que la survie de ce sentier n’est pas en péril. On ne va pas dans cette zone-là, a-t-il déclaré dans une entrevue à la fin avril.

Pour ceux qui craignent des conséquences négatives sur la qualité de vie, il avance que ce sont des impacts qui se contrôlent.

On a des activités industrielles beaucoup plus importantes à proximité de milieux résidentiels et on est capable de les contrôler. Il s'agit de les identifier et de voir comment mitiger ces possibles inconvénients, affirme-t-il.

Qu'est-ce que la pouzzolane?

La pouzzolane est une cendre volcanique qui était utilisée il y a des millénaires dans la fabrication des premiers bétons et mortiers.

Aujourd’hui, on a retrouvé ce matériau comme étant une solution pour décarboner la production de ciment qui émet beaucoup de gaz à effet de serre, a expliqué Réjean Carrier.

Le [mont] Sugarloaf est un ancien volcan. C'est la cheminée d'un ancien volcan et on a cette présence de cendres volcaniques dans une zone autour de Dalhousie.

En plus de la présence de la ressource, le secteur de Dalhousie est très attrayant, selon M. Carrier, parce que beaucoup de choses sont déjà en place.

Le principal avantage du projet, c'est la disponibilité des infrastructures industrielles importantes, existantes, qui ont déjà été construites il y a quelques décennies et, aujourd'hui, qui sont inutilisées , dit-il. On a un gisement qui est près d'un port, qui est près d'une voie ferrée, qui est près de terrains industriels vacants.

Les co-développeurs du projet, Réjean Carrier et Guy Rousseau, le président de la cimenterie Cimbec Canada, ont fourni la première mise à jour publique du projet depuis le financement de 1,2 million de dollars obtenu du gouvernement fédéral en novembre 2022.

Les travaux de forage sont terminés et ont permis de déterminer que le gisement est suffisamment important pour se lancer dans un important projet de mine.

On se concentre beaucoup sur [...] le mode de conditionnement de cette pouzzolane, pour qu'elle puise rencontrer les exigences de l'industrie. Est-ce que c'est la finesse de mouture, est-ce qu'elle doit être activée? Ça se fait en laboratoire, détaille M. Carrier.

Décarboniser l'industrie du ciment

Il avance que de 300 à 350 millions de dollars d’investissements seront nécessaire pour construire les installations qui manquent.

Concassage, broyage et transport maritime du produit fini sont les trois grands axes.

Il y aura une unité de concassage dont la capacité reste à déterminer [...] et une installation de broyage fin pour produire un matériau qui ressemblera à une farine, comme le ciment habituel. On connaît les grandes composantes. Maintenant, on doit en déterminer les capacités nominales, mentionne-t-il.

Le président de Carboniq affirme qu’il y a un marché mondial pour la pouzzolane qui n’attend qu’à être exploité davantage.

On sait que si on veut être carboneutre en 2050, l'industrie du ciment, on devra s'y attaquer.

La pouzzolane fait partie d’un portefeuille de solutions pour atteindre cette carboneutralité, dit-il.

Présentement, on en consomme peut-être 75 à 85 millions de tonnes par année, mais la demande va aller en augmentant, parce qu'on cherche des produits pour justement décarboner la production de ciment.

Tous ces promoteurs de projets, ces compagnies qui s'attaquent à l'extraction des ressources naturelles doivent laisser un environnement meilleur lorsqu'ils partent que lorsqu'ils sont arrivés. C'est une mission qu'on se donne, a affirmé Réjean Carrier.

D’après les informations de Serge Bouchard et d’Alexandre Silberman de CBC

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