HRW ET AMNESTY DEMANDENT à L’ALGéRIE D’ANNULER LA DISSOLUTION DE LA PRINCIPALE ORGANISATION DE DéFENSE DES DROITS HUMAINS DU PAYS.

Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont appelé mercredi les autorités algériennes à revenir sur leur décision de dissoudre la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), principale organisation non gouvernementale algérienne, estimant que ces accusations sont "politiquement motivées", La LADDH a confirmé le 23 janvier sa dissolution après avoir "confirmé l'authenticité d'un document circulant sur les réseaux sociaux par des tiers" à propos d'une décision prise en juin 2022 par un tribunal ordonnant sa dissolution suite à une demande en ce sens du ministère de l'Intérieur. "Le jugement ordonnant la dissolution de la LADDH est daté du 29 septembre", a-t-il déclaré.

Le jugement mentionne la demande du ministère, qui a exigé la dissolution de l'organisation en arguant que la LADDH avait commis "de multiples embranchements avec son nom et sa légitimité légale", ce qui serait en violation des lois. Il a fait référence à différentes fractions au sein de l'organisme dans le passé, bien que les ONG affirment qu'elles ne peuvent être utilisées pour violer la liberté d'association en fermant la LADDH.

En outre, le gouvernement a accusé le groupe d'"entretenir des relations avec des organisations en Libye et en Tunisie", d'"envoyer des rapports et des informations erronés aux entités des Nations unies" et de tenir des réunions avec diverses organisations internationales de défense des droits de l'homme qu'Alger considère comme "hostiles" et "sous l'influence du lobby maroco-sioniste et des membres de la gauche française au Parlement européen".

Le directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Eric Goldstein, a regretté que "les autorités algériennes semblent déterminées à mettre un terme à toute activité indépendante qui révèle des violations des droits de l'homme". "Dans ce contexte, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne s'en prennent à l'organisation de défense des droits de l'homme la plus ancienne et la mieux établie de toutes", a-t-il déclaré.

Amna Guellali, directrice adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a averti que "l'Algérie s'enfonce rapidement dans une crise des droits humains dans laquelle il n'y a pratiquement plus d'espace pour le travail et les activités en faveur des droits humains". "Le démantèlement du plus ancien groupe de défense des droits de l'homme du pays restera dans l'histoire comme un acte honteux qui doit être annulé immédiatement", a-t-il déclaré.

Les autorités algériennes ont dissous en octobre 2021 le Regroupement d'Action Jeunesse (RAJ), une organisation non gouvernementale impliquée dans les manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en 2019 contre l'intention du président de l'époque, Abdelaziz Bouteflika, de briguer un cinquième mandat. L'organisation a fait appel devant les tribunaux, qui doivent se prononcer le 23 février.

Par ailleurs, Caritas a annoncé sa fermeture en septembre 2022 après que les autorités ont critiqué sa prestation de services médicaux aux migrants, tandis que l'association culturelle SOS Bab el Ued à Alger a suspendu ses activités à la suite d'un raid en avril 2021. En mai 2022, le gouverneur d'Oran a demandé à un tribunal de dissoudre l'association Santé Sidi Huari, dédiée à la réhabilitation du patrimoine culturel, mais un tribunal a rejeté cette demande en décembre.

La LADDH, principale organisation de défense des droits de l'homme dans ce pays africain, a été fondée en 1985 et a été autorisée à fonctionner en 1989. L'organisme a critiqué la répression des manifestations et la mise hors la loi de diverses organisations ces dernières années.

Source: (EUROPA PRESS)

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