3000 OSTéOPATHES SE RAPPROCHENT D’UNE RECONNAISSANCE PROFESSIONNELLE

Le gouvernement du Québec dit attendre la mise sur pied d’un programme complet de formation universitaire en ostéopathie avant d’approuver la création d’un ordre professionnel des ostéopathes ou leur intégration à un ordre existant.

La ministre responsable de l'application des lois professionnelles, Sonia LeBel, a fourni quelques détails supplémentaires au sujet de l’encadrement des ostéopathes, mardi, à l’occasion de l’étude des crédits budgétaires du volet Lois professionnelles du Conseil du Trésor.

On est dans les dernières étapes de la création d’un ordre professionnel, a déclaré la présidente du Conseil du Trésor, qui répondait aux questions du député libéral André Albert Morin.

La ministre a précisé qu’une formation adéquate de plus de 3100 heures devait être offerte pour être capable d’y arriver.

La ministre LeBel a confirmé que le ministère de l’Enseignement supérieur était en discussion avec l’Université de Sherbrooke pour mettre sur pied un tel programme de formation complet.

Entre-temps, la création récente de deux microprogrammes en ostéopathie par l'UQAMpourrait permettre de qualifier des ostéopathes qui sont déjà formés pour s’assurer qu’il y ait des permis.

À Ostéopathie Québec, on préfère attendre des clarifications et une réponse coordonnée de la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, et de la ministre Sonia LeBel quant à la formation universitaire.

Ostéopathie Québec, qui regroupe 1700 membres, s’affiche comme la plus grande association d'ostéopathes au Québec et au Canada. L’organisation revendique depuis plusieurs années la création d’un ordre professionnel des ostéopathes pour la protection du public.

Pour le fondateur et président du Collège d'études ostéopathiques de Montréal, Philippe Druelle, il est important de clarifier les détails des programmes de formation.

Selon M. Druelle, un pionnier de l'ostéopathie au Québec, les élèves auraient accès à des bourses et les gens auraient plus de facilité avec les assurances, bien entendu.

Une fusion avec les ergothérapeutes ou les physiothérapeutes?

Talonnée par le député Morin, porte-parole de l’opposition officielle pour les ordres professionnels, la ministre LeBel n’a pas exclu l’intégration des ostéopathes à un ordre professionnel existant.

On priorise souvent l’intégration aux ordres existants, a souligné la ministre.

Selon nos informations, une telle intégration pourrait se faire, par exemple, au sein de l’Ordre des ergothérapeutes ou des physiothérapeutes.

Toutefois, les ostéopathes s'opposent à cette idée. Philippe Druelle pense que ce serait une erreur pour plusieurs raisons.

Les services que nous offrons n’existent pas dans les autres professions de santé actuellement, précise M. Druelle.

Il ne rejette pas l’idée d’une organisation parapluie qui regrouperait quatre ou cinq professions de la santé, mais souhaiterait qu’elles demeurent indépendantes.

Les ostéopathes feraient environ deux millions de traitements par an au Québec.

Un projet depuis 2014

En juin 2022, l’Office des professions du Québec recommandait au gouvernement la création d’un ordre professionnel pour les 3000 ostéopathes du Québec dont le champ d’exercice serait d'évaluer les limitations de mouvement des structures du corps humain et de ces structures entre elles, déterminer un plan de traitement manuel et réaliser les interventions dans le but de réduire ces limitations et d’aider à la guérison et au soulagement de la douleur.

Dans son Avis d'opportunité, l’Office rappelait la création en 2014 d’un Groupe de travail pour la création de l’Ordre professionnel des ostéopathes du Québec.

Au fil des ans, la pratique a fait l’objet de reportages liés à la protection du public. En 2017, par exemple, l'émission La Facture avait fait état de risques pour les adeptes des soins en ostéopathie.

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