CROISéE DES CHEMINS : L'EXéCUTIF MAROCAIN ET LE BILAN DE MI-MANDAT

Ce mercredi 24 avril marquera un jalon important dans le parcours politique marocain alors que le chef du gouvernement Aziz Akhannouch s’apprête à dresser le tableau de mi-mandat de son administration devant les représentants du peuple. Ces derniers l’attendent dans un exercice de transparence et d’auto-évaluation.  

L’atmosphère politique au sein du Parlement marocain, souvent marquée par la recherche ardue de consensus, trouve son épicentre dans des commissions comme celle de la justice, de la législation et des droits de l’Homme, révélant la complexité des équilibres à atteindre dans le jeu politique. La présentation du bilan d’Akhannouch se fera donc, dans le sillage de récentes élections internes qui ont vu le maintien de Rachid Talbi Alami à la présidence de la Chambre, un signal de continuité dans le changement. 

Ce bilan, qui fait suite à un report nécessaire pour la réorganisation interne de la Chambre des représentants, est attendu avec une curiosité mêlée d’anticipation par un parterre de députés et de conseillers désormais reconfigurés. Ce moment, initialement programmé pour le 17 avril, a été reporté, non pas à cause d’un agenda surchargé, mais en raison de la nécessaire recomposition des organes de la Chambre des représentants.  

Un contexte politique vibrant de renouveau parlementaire qui donne le ton à ce bilan. Ces retards sont révélateurs des dynamiques politiques au sein de l’institution législative, où le consensus est souvent un idéal difficilement atteignable. 

L’heure est venue, pour l’exécutif donc, de rendre des comptes sur les progrès réalisés et les opportunités manquées. La généralisation de la couverture sociale, chantier titanesque, progresse selon le calendrier prévu, un point positif pour le gouvernement qui met en avant les millions de Marocains bénéficiant dorénavant de l’AMO et des aides sociales. Un chantier phare, ambitieux et structurant, qui promet de remodeler en profondeur le paysage social du royaume. 

Cette avancée majeure, pourtant, ne doit pas occulter la nécessité de poursuivre des réformes essentielles, certaines attendues depuis longtemps par la population. Cependant, il faut également tenir compte du scepticisme public envers les institutions et de la frustration exacerbée par une crise économique persistante. 

Malgré une certaine défiance à l’égard des institutions, qui reste prégnante et somme toute notoire dans les démocraties contemporaines, le gouvernement marocain a su initier des réformes substantielles. Les efforts pour répondre aux attentes citoyennes, dans un environnement international complexe et compétitif, doivent être reconnus et appréciés à leur juste valeur. 

Le défi de la confiance dans les institutions, une réalité mondiale qui se manifeste par une baisse de la participation électorale et un sentiment général de désengagement politique. Au Maroc, cette crise de confiance n’est pas nouvelle, mais le gouvernement actuel semble déterminé à la combattre, fort d’un bilan qui, malgré les critiques, inclut des avancées notables. 

C’est la seconde moitié du mandat du gouvernement qui s’annonce cruciale. Les réformes en suspens, telles que celles des retraites et des codes judiciaires, requièrent une accélération et une mise en œuvre rigoureuse. De même, l’avant-projet de réforme du Code de la famille, récemment soumis au Souverain, indique une volonté de progrès social. Ce qui est attendu désormais, c’est une impulsion renouvelée et un élan réformateur pouvant transformer les aspirations des citoyens en réalités tangibles. 

Le reste du mandat devra être marqué par une accélération des réformes, en particulier dans des domaines cruciaux tels que les retraites ou le système judiciaire. L’action gouvernementale doit désormais s’inscrire dans une démarche de résultats tangibles, avec une priorisation claire et une exécution efficiente. 

L’avant-projet de réforme du Code de la famille soumis au roi Mohammed VI souligne la volonté de progresser sur des sujets de société essentiels. Le gouvernement montre ici son engagement en faveur d’une évolution des mentalités et des cadres juridiques, traduisant une volonté d’adaptation aux réalités sociales contemporaines du Maroc. 

Cela dit, face à un public de plus en plus désabusé et un contexte mondial précaire, le gouvernement marocain doit désormais conjuguer efficacité administrative et réactivité politique. La session du 24 avril ne sera pas seulement l’heure du bilan, mais aussi celle de la projection dans un futur dans lequel l’efficience gouvernementale et l’engagement envers les réformes seront la clef de voute du développement national. En ces temps de défis et d’opportunités, le cap fixé par l’exécutif sera décisif pour le Maroc de demain. 

En somme, l’adresse du chef du gouvernement ne sera pas seulement un moment de compte rendu, mais aussi un appel à l’action pour l’avenir. Au-delà de l’analyse des progrès effectués, le Maroc attend de ses dirigeants qu’ils esquissent les contours d’une vision claire pour les années à venir, et qu’ils s’engagent avec détermination sur la voie des réformes promises. C’est dans cette perspective que le bilan de mi-mandat s’inscrit, à l’intersection de l’autocritique constructive et de l’anticipation stratégique pour un Maroc résolument tourné vers l’avenir. 

 

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