VERTE ALLIANCE AGRICOLE à MEKNèS : LE PARI FRANCO-MAROCAIN DU SIAM

Dans l’élégante enceinte du Salon International de l’Agriculture de Meknès, le Maroc et la France ont tissé des liens plus étroits dans le domaine agraire. Sous le ciel de Meknès, les pavillons de la seizième édition du SIAM bourdonnaient d’activités, dans un ballet de 1 500 exposants provenant de divers horizons.  

Là, en cette ville impériale (ismaïlienne), Meknès en l’occurrence et en présence du prince héritier Moulay El Hassan, le ministre français de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Marc Fesneau, a apposé son paraphe, aux côtés de son homologue marocain, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, sur une nouvelle charte de collaboration. 

L’enjeu de cette rencontre, célébrée sous l’égide d’une agriculture résiliente et en accord avec le climat, s’élève au-delà des simples échanges commerciaux, se projetant dans la quête de sécurité alimentaire face aux caprices d’un climat de plus en plus imprévisible. Cet édifice de collaboration s’est élevé sur des fondations de « réciprocité » et de « complémentarité », valeurs clés invoquées par le ministre français Fesneau sur les réseaux sociaux.  

Le partenariat franco-marocain, qui se veut être une réponse conjointe aux défis climatiques, s’articule autour d’un partage enrichi d’expertises et de stratégies innovantes, nécessaire dans un contexte d’urgences climatiques et économiques exacerbées.   La coopération agricole franco-marocaine, riche d’histoire, se renforce année après année, et les chiffres en témoignent : 23% de l’agroalimentaire marocain prennent la direction du marché français, symbolisant un échange fructueux et réciproque entre les deux rives de la Méditerranée.

En retour, les produits du terroir français traversent l’étendue bleue pour enrichir le sol marocain, illustrant ainsi la danse complexe de l’interdépendance agricole. Dans le sillage de ce renouveau, les deux nations entendent poursuivre leur coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la formation technique agricole, renforçant ainsi les liens déjà solidement établis lors de la précédente rencontre à Paris. Le chant des machines et des esprits novateurs au SIAM n’est donc que le prélude d’une symphonie plus grande, où la terre et l’homme, ensemble, s’efforcent de composer avec les aléas de notre époque.  

Cependant, peu tendre la presse française envers son ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, en a gros sur le cœur. En ces temps de tensions géopolitiques et économiques, estiment-ils, l’escapade de Marc Fesneau, ministre français, aux étendues fertiles du Maroc, semble sonner le glas pour l’horticulture tricolore. C’est dans un contexte chargé d’une ironie presque bucolique que la visite au Salon de l’Agriculture Marocain (SIAM) a révélé une réalité amère : les filières agricoles françaises ploient sous le poids de compromis aux allures de cheval de Troie. 

Ce bal diplomatique s’ouvrit, nous dit “Le Point“, sur le parquet parisien du Salon International de l’Agriculture (SIA), sous les auspices d’une entente entre le garde des sceaux de la rue de Varennes et son vis-à-vis marocain, Mohamed Sadiki. Une poignée de mains scellant un pacte sur l’éducation technique et professionnelle. Mais c’est le round de Meknès qui dévoila une tout autre partition, composée de concessions marocaines aux répercussions bien plus profondes. 

L’horizon des accords bilatéraux s’étire sur des thématiques aussi cruciales que variées : de la transition écologique en agriculture et sylviculture à des engagements professionnels et institutionnels multiples, consolidant un pont entre les deux nations. Ces alliances, tissées de fils d’intérêts et de diplomatie, sont censées forger une coopération robuste face aux enjeux contemporains, notamment les secousses géopolitiques du Maghreb, amplifiées par la crise céréalière ukrainienne. 

Retour à l’arrière-scène, où un accord plus ancien et plus controversé refait surface : celui liant l’Union Européenne et le Maroc depuis une décennie. Contesté par qui vous savez, ce pacte est un chapitre délicat du grand livre des relations internationales, jouant sur la corde sensible de l’emploi et la gestion migratoire, deux domaines où le Maroc s’est érigé en acteur incontournable, justifiant ainsi le renforcement des liens avec Bruxelles. 

L’accord bilatéral de libre-échange esquissé en 2012, réajustant les droits de douane, aurait bénéficié ostensiblement aux terres marocaines, hissant le royaume au rang de troisième exportateur mondial de la tomate. Un triomphe statistique qui dissimule mal le tumulte des agriculteurs français et espagnols, confrontés à une compétitivité impitoyable.  

Et de s’interroger ! A travers cette mosaïque d’accords et de stratégies, une question se pose avec acuité : le secteur légumier français est-il sacrifié sur l’autel des grands échanges commerciaux ? L’agriculture, jadis pierre angulaire de l’indépendance économique, se voit-elle, reléguée au rang de variable d’ajustement dans une partie d’échecs géopolitique où le blé remplace les pions et où les tomates du Maroc sont reines ? 

Ce ballet des conventions et des marchandises traverse un paysage complexe où les rescapés de la compétitivité déloyale tentent de se frayer un chemin, tandis que d’autres, écrasés par le poids de l’économie de marché, en deviennent les sacrifiés, illustrant le paradoxe d’un monde globalisé où les règles du jeu favorisent trop souvent le moins-disant. Le Royaume est passé par là. A qui le tour ? 

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