ENFANTS LOURDEMENT HANDICAPéS : UN PROCESSUS SIMPLIFIé POUR L’AIDE à DOMICILE AU QUéBEC

Les parents d'enfants lourdement handicapés pourront obtenir de l'aide à domicile plus facilement au Québec. Le gouvernement met en place un pont administratif entre deux ministères pour simplifier la gestion des demandes.

Les expertises médicales déjà envoyées au ministère de la Famille pour recevoir le Supplément pour enfants handicapés nécessitant des soins exceptionnels (SEHNSE) seront dorénavant transmises automatiquement au ministère de la Santé, qui gère les demandes d'aide à domicile.

Les parents n'auront donc plus à faire la démarche en double, ce qui était le cas auparavant.

Pour nous, c'est une petite bataille de gagnée, témoigne Claudiane Ruel, mère de Logan Provencher, un enfant de quatre ans aux prises avec d'importants retards de développement.

Dorénavant, les parents n'auront qu'à cocher une case dans le formulaire de demande pour le SEHNSE afin que les informations pertinentes soient acheminées au réseau de la santé.

Il y aura un transfert de certaines évaluations, de certains formulaires aux équipes du CLSC, notamment à la travailleuse sociale qui est assignée ou qui sera assignée au dossier de l'enfant, explique la ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger.

Notre souhait, c'est d'abord de pouvoir aider les familles, que ça soit moins lourd, mais aussi de pouvoir accélérer le processus, car souvent, ils attendent du soutien, des services à la maison, ajoute la ministre de la Famille, Suzanne Roy.

Un pont administratif qui se faisait attendre

L'automne dernier, une pétition signée par plus de 2000 personnes avait été déposée à l'Assemblée nationale pour qu'un pont administratif soit mis en place entre les ministères de la Famille et de la Santé afin de faciliter l'accès aux soins à domicile.

Il s'agissait d'une initiative de l'organisme L'Étoile de Pacho, un réseau d'entraide pour parents d'enfants handicapés. Sa directrice générale, Nathalie Richard, se réjouit des changements annoncés par le gouvernement Legault, qu'elle réclamait depuis plus de deux ans.

Ça va enfin leur donner accès rapidement aux services du CLSC, chose qui n'était pas possible avant. Il n'y avait pas de porte d'entrée officielle. Là, ils vont en avoir une et grâce à ça, le parent va aussi savoir que peu importe où il habite au Québec, il a droit à des services, explique Mme Richard.

La travailleuse sociale du CLSC évaluera ensuite le dossier de l'enfant pour établir le nombre d'heures d'aide à domicile auquel il a droit, comme c'est déjà le cas actuellement.

L'Étoile de Pacho réclamait plutôt que 35 heures par semaine soient accordées automatiquement aux enfants les plus lourdement handicapés. C'est sûr que c'est une légère déception, dit Nathalie Richard.

Mais selon la ministre Sonia Bélanger, il s'agit de la voie à suivre. Je suis plus de l'école selon laquelle il faut bien évaluer les besoins, puis attribuer les services en fonction des besoins réels.

Les parents qui obtiennent des heures de soutien à domicile peuvent bénéficier des services offerts par des employés de leur CLSC ou peuvent procéder eux-mêmes à l'embauche de travailleurs qui sont rémunérés par le programme chèque emploi-service.

Leur recrutement peut cependant s'avérer difficile en raison de la pénurie de main-d'oeuvre ou quand il y a peu d'heures de travail à offrir.

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