LES ORGANISMES FRANCOPHONES RESTENT SUR LEUR FAIM APRèS LE DéVOILEMENT DU BUDGET 2024

Le budget fédéral 2024 dévoilé mardi par Ottawa a reçu un accueil mitigé de la part des organismes qui représentent la communauté francophone au Canada.

La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) salue les fonds que va débloquer Ottawa pour appuyer la mise en oeuvre de la nouvelle mouture de la Loi sur les langues officielles, adoptée en juin dernier.

Le gouvernement fédéral y consacrera 26 millions de dollars, versés sur 5 ans.

Depuis sa modernisation, la loi, aussi appelée Loi visant l'égalité réelle entre les langues officielles du Canada, consacre un nouveau droit de travailler et d'être servi en français au Canada, alors même que la proportion de francophones est en déclin au Québec et dans le reste du pays.

Plus largement, la FCFA estime que le budget 2024 pourrait générer des bénéfices pour la francophonie canadienne, notamment en petite enfance, en termes d’appui au journalisme local et en matière de soutien aux festivals et aux arts de la scène.

Précarité alarmante

Qualifiant ces initiatives de très encourageantes, la FCFA veut cependant rester prudente. Comment le gouvernement s’assurera-t-il que les besoins des communautés francophones et acadienne soient pris en compte pour que ces retombées se concrétisent?

[...] Les organismes et institutions de nos communautés demeurent dans une situation de précarité alarmante, dit-elle, et le budget d’aujourd’hui ne règle pas ce problème, prévient Liane Roy, la présidente de la FCFA.

Emmanuelle Corne Bertrand, directrice générale de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), fait le même constat. Elle explique que certains organismes francophones sont en difficultés financières. Eux aussi font face à l’augmentation du coût de la vie. L’inflation est forte et se fait ressentir quand il s’agit d’organiser des événements, de louer une salle ou du matériel.

Dans ce contexte, la directrice de la FFCB accueille le budget 2024 en demi-teinte. Elle aurait aimé qu’il apporte davantage de visibilité en ce qui concerne les montants que vont recevoir les organismes francophones.

On cherche ce qui va bénéficier spécifiquement à l’épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire, dit-elle. On ne le voit pas vraiment dans le budget. Ça nous laisse un petit peu sur notre faim.

Emmanuelle Corne Bertrand évoque notamment les montants non décaissés en 2023-2024. Vont-ils être reportés sur les exercices suivants? Nous n’avons pas eu de réponses franches et c’est un point d’inquiétude.

Les investissements en petite enfance salués

De son côté, la Commission nationale des parents francophones (CNPF) tient à saluer les investissements en petite enfance.

Nous sommes rassurés que la petite enfance demeure une priorité pour le gouvernement fédéral et que ce dernier poursuive ses investissements afin de renforcer le système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, et de soutenir les parents de nos communautés , déclare Gillian Anderson, présidente de la CNPF.

La CNPF souligne notamment le lancement d’un prêt à faible coût du fédéral pour financer la construction de nouvelles places en garderie, ainsi que des incitatifs qui doivent favoriser le recrutement de personnels, particulièrement en milieu rural.

Il s’agit de bonnes mesures, mais plus d'informations concrètes sont attendues afin de voir l’importance pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, prévient Gillian Anderson. Il sera important, dit-elle, de s'assurer que ces nouvelles mesures tiennent compte des besoins et des particularités des francophones en contexte minoritaire, et ce afin de pouvoir faire un rattrapage dans ce secteur névralgique pour nos communautés.

2024-04-18T01:12:42Z dg43tfdfdgfd