L’ALBERTA PROMET UN NOUVEAU MODèLE DE RéMUNéRATION DES MéDECINS DE FAMILLE « COMPéTITIF »

La ministre de la Santé Adriana LaGrange a présenté mercredi le « squelette » du nouveau modèle de compensation pour les médecins de famille qui bonifiera le modèle actuel de paiement à l’acte. Toutefois, plusieurs composantes restent encore à négocier.

Les médecins sont actuellement rémunérés en fonction des actes prodigués. Or, certains patients ont des besoins complexes et nécessitent plus d'heures de travail que d'autres. Ces heures n'aboutissent pas nécessairement à un service facturable.

Le nouvel accord devrait ainsi permettre aux médecins d'être rémunérés sur la base d'autres éléments, en plus de la rémunération par acte, comme le nombre de patients qu'ils voient et le nombre d'heures qu'ils travaillent.

La complexité [des cas] sera prise en compte, assure la ministre LaGrange, ajoutant que le nombre de patients minimal pour être admissible à ce modèle est en négociation avec l'Association médicale albertaine (AMA).

Le modèle soutiendra les pratiques familiales et rurales durables afin que les médecins qui y travaillent puissent fournir les soins complets, fait remarquer de son côté le président de l'AMA, le Dr Paul Parks.

Il s'agira d'un investissement historique dans les soins de médecine familiale dans la province, a-t-il déclaré.

Les montants des compensations sont encore à déterminer. La ministre Lagrange et le Dr Parks s’entendent toutefois pour dire que le gros du travail a été fait.

On s’attend à ce que le nouveau modèle soit mis en place à l’automne.

Médecins avec moins de patients

Bien que le Dr Parks voit d’un bon œil l’annonce de mercredi, il soutient que les médecins généralistes en milieux ruraux ou les omnipraticiens qui ont un plus petit bassin de patients pourraient cesser d'offrir des soins complets importants, s'ils sont laissés de côté.

Plus tôt en avril (en anglais), la province a déterminé que les médecins doivent avoir au moins 500 patients pour recevoir le financement fédéral qui vient en aide aux omnipraticiens.

Ce minimum a suscité des critiques, y compris de la part de l'opposition néo-démocrate. Adriana LaGrange, a déclaré que son objectif était d'inciter ces médecins à prendre en charge plus de patients.

Le gouvernement estime que 700 médecins de famille dans la province ont moins de 499 patients, et qu’environ 600 000 Albertains seraient sans médecins de famille.

On ne sait pas encore si le nouveau modèle de rémunération contiendra une exigence similaire.

Nous continuons à travailler sur ce point avec l'Association médicale de l'Alberta, a déclaré la ministre LaGrange.

Un comité de révision des tarifs composé de représentants de Services de Santé Alberta et de l'AMA aidera à formuler des recommandations à la ministre à l'automne.

Nous sommes déterminés à agir le plus rapidement possible, a déclaré Adriana LaGrange.

Plus de médecins en Alberta, dit la ministre

La province prévoit une croissance démographique importante cette année, et affirme que le nombre de médecins qui pratiquent en Alberta est également en hausse.

Entre mars [2023] et [mars 2024], nous avons accueilli 500 médecins, dont 215 sont des médecins de famille ou des médecins généralistes en milieux ruraux, affirme la ministre.

Plus tôt dans l’année, l’AMA avait sondé les médecins omnipraticiens.

On y apprenait que quatre médecins sur dix avaient répondu qu’ils ne pensaient pas que leur clinique pourrait rester ouverte une année de plus, dans l'état actuel du système de santé.

Mais avec ce nouveau modèle, la ministre LaGrange promet un système de rémunération compétitif qui attirera plus de médecins omnipraticiens dans la province.

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